Publié par J2-Reliance

“Il n'est pas nécessaire d'espérer pour entreprendre […]” Qui ne s'est pas référé, à un moment ou un autre, à cette célèbre parole du baron de Coubertin ? Pourtant, les chefs d'entreprise savent bien que le désespoir, l'absence de perspective, le “no future” peuvent être un poison mortel. Dans cette période où les bulletins d'information semblent distiller à plaisir les raisons de désespérer, nous avons voulu apporter une autre tonalité.
J2-Reliance est membre de Réseau Entreprendre Bretagne. Parce que nous sommes convaincus qu'il n'y a pas de réussite économique dans un désert. Parce que nous sommes convaincus qu'aider des "jeunes pousses" à se développer est source de plaisir, d'espoir et, à terme, de "co-réussite".
Pour nous faire partager cette ambition collective, nous avons choisi de donner la parole à Gilbert Jaffrelot. Gilbert  est Directeur de Réseau Entreprendre Bretagne. Il a été aussi délégué général de l’Apm (Association Progrès du Management). C'est dire si la dimension humaine de l'entreprise lui tient à cœur !


A en croire la presse aujourd’hui, tout va mal dans l’économie. Vous êtes, vous, porteur d’un message plus positif puisque, avec Réseau Entreprendre° Bretagne, vous soutenez des créateurs d’entreprises. Trouve-t-on encore aujourd’hui beaucoup de candidats à cette aventure qu’est la création ou la reprise d’une entreprise?
De toute évidence nous vivons une période de mutation, ce qui se traduit par des peurs sur l’avenir. Mais par définition, entreprendre veut dire changer un ordre existant. Celui qui a un mental d’entrepreneur a donc de meilleures dispositions pour trouver les ressources pour l’action…… parfois même l’excitation de laisser une trace.
Notre Réseau de chefs d’entreprise qui aide et accompagne les créateurs et repreneurs de futures PME ne connait pas la crise. Dans cette cible, le nombre de candidats qui nous sollicite est actuellement en augmentation. Ils se positionnent sur l’émergence de nouveaux produits et les tendances sociologiques : ils pensent l’avenir en anticipant les évolutions possibles des nouveaux marchés.
 
Réseau Entreprendre est une association de chefs d’entreprises qui consacrent du temps et de l’énergie à aider … de futurs concurrents ! Comment expliquez-vous ce “dévouement” ?
Cette question est récurrente dans l’approche des journalistes ; je leur demande s’ils ont connu l’aventure de la création, s’ils ont gardé le goût d’entreprendre ! Car, à partager avec des créateurs, nous vivons leur aventure comme un ressourcement. La finalité de l’entrepreneur est autant dans le chemin que dans le résultat : une invitation à l’initiative et à la réalisation.
D’une manière générale, les lois de la nature montrent la recherche de l’équilibre. Appliqué à cette question, je réponds que l’apport d’idées, d’intuitions et d’actions osées, entrent dans le processus de réciprocité qui gratifie le dévouement !

Au regard de votre expérience, quelles sont les trois principales conditions pour réussir une création d’entreprise ?
Avoir et donner envie, savoir s’entourer, aimer les défis !

“L’homme est au centre” est une formule que l’on entend souvent quand on fréquente le Réseau Entreprendre. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Le monde de l’entreprise est d’abord une aventure d’hommes et de femmes. Si nous insistons pour dire que “l’important, c’est la personne”, c’est que nous avons la conviction que la réussite d’un projet dépend d’abord de la qualité du porteur du projet. L’histoire de notre Réseau est teintée d’humanisme.

Une des spécificités du Réseau Entreprendre, c’est l’accompagnement individuel des lauréats. Qu’en est-il et quels en sont les bénéfices ?
L’expression “briser la solitude du dirigeant” prend tout son sens par l’accompagnement. L’accompagnateur, chef d’entreprise lui-même, est complètement dans son rôle quand il joue l’effet miroir, avec le regard bienveillant de l’expérience. C’est probablement la plus forte valeur ajoutée de la contribution de notre association ; bien au-delà des prêts d’honneur octroyés !
 A Réseau Entreprendre° Bretagne, nous insistons également sur l’accompagnement collectif. En effet, partager avec des créateurs ou repreneurs qui sont dans des secteurs d’activités différents, mais avec la même problématique de management, est un enrichissement reconnu. Chaque témoignage authentique, dans un espace de confiance, contribue à la production d’idées et la volonté de mise en action.

Et après les deux ou trois premières années, un chef d’entreprise n’a plus “besoin” d’accompagnement ?
Quand on a goûté à l’exercice de la confrontation, il devient indispensable. Très vite, le chef d’entreprise doit s’ouvrir sur des réseaux d’ouvertures et de partages, en plus des réseaux naturels d’affaires. J’ai observé qu’un des risques majeurs pour un chef d’entreprise, qui a réussi son lancement et commence à avoir une reconnaissance sociétale, est la dérive comportementale vers une forme d’arrogance. Il est sain de se laisser percuter par son environnement.

Dans le contexte un peu chahuté que vit notre économie, quel conseil donneriez-vous d’une part aux chefs d’entreprise “en exercice”, d’autre part à celles et ceux qui veulent se lancer dans l’aventure ?
Dans la tempête, ce n’est pas se bloquer en fixation mentale sur la tempête qui est important, mais connaître l’état du navire et de son équipage, savoir apprécier les obstacles et les opportunités  et ne pas oublier la destination.
Et pour ceux qui hésitent, n’est-il pas de plus belle valorisation personnelle que de créer, d’être créateur.
En réalisant, pour se réaliser !


Merci, Gilbert, pour ces paroles pleines de dynamisme et d'énergie à transmettre …

Avec cet article, nous poursuivons notre série : “Sept questions à …”. Vous pouvez bien sûr laisser vos commentaires. Si vous ne souhaitez pas qu'ils soient publiés, il suffit de nous l'indiquer dans le commentaire. Si vous souhaitez qu'ils soient directement relayés à la personne interviewée, là encore, il suffit que vous l'indiquiez.

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