Publié par Jeanne Leboulleux-Léonardi

Divers-0392b.jpgClaude Prigent est Président de la société YPREMA — une entreprise qui recycle des matériaux de déconstruction pour en faire des matériaux routiers. Son siège est situé à Chennevières-sur-Marne (94). Elle est fortement implantée en Région parisienne, mais compte également des installations en Bretagne et en Champagne : 10 implantations au total. 

Claude Prigent a confié l’écriture de l’histoire de son entreprise à J2-Reliance. Le livre YPREMA — 20 ans d’écologie industrielle, préfacé par la navigatrice Isabelle Autissier, est paru au printemps 2012 aux Editions Françoise Livinec.

 

YPREMA n’a qu’une vingtaine d’années : n’est-ce pas un peu jeune pour écrire son histoire ?

20 ans, c’est à la fois peu — l’entreprise est effectivement jeune — et beaucoup : elle a fait ses preuves, elle possède une expérience riche et dense. En 20 ans, YPREMA a évolué, franchit plusieurs étapes. Le travail de recueil d’informations l’a bien montré : la matière pour écrire l’histoire était copieuse ! On aurait pu écrire plusieurs volumes. Il a donc fallu faire des choix, écarter de nombreuses informations, beaucoup de témoignages pourtant intéressants, pour en rester à la quintessence, à ce qu’il y avait de plus significatif.

 

Quelles étaient vos motivations ?

L’objectif n’était évidemment pas de cultiver la nostalgie du passé — pour une entreprise en pleine croissance comme YPREMA, cela n’avait aucun sens — mais bien d’identifier, au fil du temps, les repères qui ont balisé son développement, et de les capitaliser pour mieux préparer le futur. C’est vraiment un travail tourné vers le futur.

C’est aussi un travail tourné vers l’extérieur. Nous avons mis en place une stratégie de développement par franchise : il nous a donc semblé important de marquer de cette façon la richesse des savoir-faire que nous voulons ainsi partager.

 

Vous parlez de préparer le futur. En quoi ce travail vous permet-il d’y contribuer?

Déjà parce qu’il a permis de mettre en évidence la construction d’une culture d’entreprise forte et partagée. Le cœur de métier de l’entreprise — le recyclage — est beaucoup plus que le choix d’une opportunité en phase avec les attentes sociétales actuelles en matière d’environnement. L’écriture de l’histoire d’YPREMA a montré que nous avions fait ce choix du recyclage bien avant que le sujet ne devienne d’actualité. Et pour cause : notre culture d’entreprise est très fortement axée sur une logique de développement durable, et l’était déjà avant que le concept de développement durable soit popularisé ! Le recueil d’informations nécessaires à l’écriture du livre a mis ce fait en évidence : à la fois dans nos choix stratégiques depuis la création de l’entreprise, et dans les anecdotes que les salariés ont pu raconter, au fil des interviews. Cela montre bien que cette orientation “culturelle” est profondément “naturelle” chez nous. 

Cette culture nous donne des clés pour éclairer le futur de l’entreprise. C’est par exemple grâce à elle que nous avons toujours un temps d’avance sur la réglementation environnementale. Et ça, c’est un atout à travailler.

 

Y a-t-il, à vos yeux, un autre point important que ce travail a permis de mettre en évidence ?

Depuis 20 ans, l’entreprise a acquis de nombreux savoir-faire, en matière technique, commerciale, communicationnelle, juridique, financière ou sociale. Ce travail sur l’histoire a permis d’identifier la façon dont nous les avons peu à peu développés : au fur et à mesure des nouveaux besoins de l’entreprise, chaque fois que les circonstances l’exigeaient pour franchir l’étape suivante. Ce mode d’apprentissage nous a permis d’ancrer profondément ces savoir-faire, un peu comme un mille-feuille, chacun d’eux venant peu à peu renforcer et consolider les précédents.

La présentation sous forme de livre a permis de les “mettre en scène”, dans des bulles “façon BD” dont la répartition, au fil des ans et des pages, témoigne de cet apprentissage progressif.

 

Comment ce travail a-t-il été perçu à l’intérieur de l’entreprise ? Est-ce que ça a motivé les salariés ?

Tout le monde a joué le jeu. Ceux qui ont été interviewés, se sont livrés sans réticence. Beaucoup ont même envoyé par la suite des compléments d’information ou de nouvelles anecdotes qui leur étaient revenus après l’interview.

Après, pendant la phase d’écriture, il y a eu un petit moment de flottement : ils se sont demandés si on réussirait à tirer un livre cohérent de toutes ces informations qui avaient été récoltées… jusqu’à ce que l’on confie le manuscrit final à relire à quelques-uns. Là, ils ont vu que c’était possible !

Si ça les a motivés ? Oui, bien sûr. Ils étaient très fiers !

 

A qui destinez-vous le livre ?

Tout d’abord aux futurs franchisés : comme je le disais, nous démultiplions actuellement notre concept dans le cadre d’une franchise. Opter pour une franchise, c’est aussi accepter de se couler dans une culture spécifique. Ce livre leur permettra de découvrir qui nous sommes.

Au-delà de ça, bien sûr, il est également destiné aux salariés de l’entreprise, notamment aux nouveaux qui découvrent ainsi l’entreprise et ses valeurs : une façon pour eux d’apprécier rapidement s’ils sont ou non en phase avec notre culture. Si c’est le cas, tant mieux : ils pourront s’intégrer sans souci.

Plus généralement, c’est un moyen de faire connaître l’entreprise, et notamment aux jeunes générations qui arrivent sur le marché du travail. C’est également à eux que j’ai pensé en entreprenant cette démarche. Montrer qu’une entreprise, ça ne se construit pas en un jour ; qu’il faut de la patience, des essais-erreurs, du temps donc, pour que les actions portent leurs fruits. A l’époque du zapping permanent, ce sont des fondamentaux qu’on a tendance à oublier !

 

Vous avez fait appel à J2-Reliance pour réaliser ce travail ? Qu’est-ce que nous vous avons apporté ?

Votre compétence d’historienne et notamment votre capacité de synthèse entre les documents et les interviews et votre savoir-faire dans la rédaction de livre d’entreprise.

 

 

Merci à Claude d'avoir accepter de répondre à ces questions. Et merci à lui d'illustrer, par sa démarche, la façon dont un chef d'entreprise peut se saisir de l'histoire de son entreprise pour mieux assurer la construction de son futur.

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