A propos du décès de Stéphane Hessel : s'indigner ou entreprendre ?

Le décès de Stéphane Hessel est l’occasion de saluer un homme qui a su rester actif jusqu’au bout de sa vie. C’est aussi le risque de ne garder de lui que le “Indignez-vous” qui se répandit il y a trois ans comme une trainée de poudre. Il n’est pas question sur ce blog de se livrer à une analyse critique de l’œuvre et de l’action de Stéphane Hessel, d’autres s’en chargent bien mieux que nous ne saurions le faire. Mais simplement de souligner un point.

 Le Figaro du 28 février écrivait, à propos de l’étonnement manifesté par Stéphane Hessel lui-même devant le succès de son livret et ses conséquences : « [Il] s'était pourtant toujours décrit comme “étonné” par un tel succès. Il avait confié à l'Agence France Presse : “Cela s'explique par un moment historique. Les sociétés sont perdues, se demandent comment faire pour s'en sortir et cherchent un sens à l'aventure humaine.” »

Oui, les sociétés sont un peu perdues. Oui, les sociétés, du moins les sociétés riches de ce qu’il est convenu d’appeler “le monde occidental” (qui inclut le Japon !), cherchent à donner un sens à leur aventure. Mais disons clairement que décidément NON, l’indignation ne peut servir de substitut à ce sens qui leur manque.

On ne construit pas du sens sur le simple refus de ce qui ne plaît pas, de ce qui ne marche pas, de ce qui n’est pas acceptable d’un point de vue humain. On crée du sens en se donnant un but collectif, en fédérant autour de valeurs positives, en relevant les défis de notre siècle et en y apportant des solutions partagées. On crée du sens en travaillant.

L’entreprise est le premier lieu de création de sens et de partage de valeurs. Les défis d’un monde à 9 milliards, d’un monde globalisé, d’un monde riche de connaissances et de possibles, sont tels que les relever peut vraiment donner du sens à l’aventure humaine.

Mais pour cela, ne nous indignons pas, entreprenons !

C’est ce que je propose dans  Entreprendre dans un monde en mutation.